LES CONTES DE NOEL DE L’ALLIANCE CHAMPLAIN- année 2017, 1ère édition

LES CONTES DE NOËL DE L’ALLIANCE CHAMPLAIN – Année 2017

Concours ouvert à tous les Calédoniens : pour revoir le règlement,retourner sur le menu principal et cliquer sur Les contes de noël de l’Alliance Champlain

1er prix adultes : 15 000 F CFP attribué à M. Bernard BILLOT  

1er prix  Mineurs : 10 000 F CFP attribué à Melle Clémence DUPRET, 15 ans

 

De gauche à droite, Mme Billot, épouse du gagnant Adultes, Michèle Beaudeau devant Cécile Briand (membres de l’Alliance Champlain, le jeune frère de Clémence, Daniel Miroux, président de l’Alliance Champlain, Arnaud Dupret le papa de Clémence et de son frère, Bernard Billot, le gagnant des Adultes, Clémence Dupret, la gagnante des Mineurs, Ghislaine Rivaton, Secrétaire générale de l’Alliance Champlain et Christophe Bouton, le responsable du Chateau Hagen.

L’Alliance Champlain, depuis la création de ses Échos en 1999, publie en décembre, un conte de noël imaginé par ses membres ou d’autres personnes, tels des professeurs et leurs élèves, et même un journaliste bien connu de Nouvelle-Calédonie. Pour 2017, le bureau de l’association a décidé de faire appel aux talents de tous les Calédoniens dans le cadre d’un concours comportant deux catégories : les mineurs et les adultes. La règle du jeu consistait à produire un texte d’au plus 1 000 mots, dont au moins l’un des dix mots de la Francophonie 2017-2018 (voir la rubrique Contes de Noël de l’Alliance Champlain) , fleurant bon le contexte calédonien et annonçant le bonhomme à la barbe blanche et à la houppelande rouge. Plusieurs dizaines de participations nous sont parvenues (dont beaucoup après la date butoir indiqué dans le règlement et alors que le jury avait déjà statué), ce qui est un début prometteur pour la première d’une action qui pourrait se pérenniser.

Le jury composé de membres de l’association, présidé par Daniel Miroux, le président de l’Alliance Champlain, a eu quelque difficulté à départager les textes, tous de grande qualité et d’imagination. La sélection s’est faite sur le respect des critères posés par le règlement : utiliser tout ou partie des 10 mots de la Francophonie 2016-2017, éviter les anglicismes et situer l’histoire dans le contexte calédonien.  Afin de pouvoir être publiée dans notre bulletin trimestriel, Échos francophones des Mers du Sud, la composition ne devait pas comporter plus de mille mots.

Deux prix étaient à gagner : un dans la catégorie Adultes, l’autre dans la catégorie Mineurs. 

La jeune Clémence Dupret, élève du Lycée Lapérouse, a situé son histoire au Mont Koghi,. Quant à Bernard Billot, gagnant du groupe Adultes, il a rencontré le Père Noël qui voyageait incognito sur un vol de la Cie locale Aircalin, que l’on peut citer puisqu’elle n’a pas de concurrents directs.

Pour cette première édition donc, les prix ont été offerts, sur fonds propres par l’Alliance Champlain, à savoir un chèque de 10 000 F pour la jeune fille et un autre de 15 000 F pour le senior. De quoi garnir les claquettes qui seront posées devant le sapin de noël. C’est avec l’autorisation de M. le Président de la Province Sud que l’Alliance Champlain a pu organiser la remise des prix du Concours de contes de noël 2017  au Château Hagen,  magnifique lieu culturel situé au cœur de la ville de Nouméa.

La petite cérémonie qui s’est déroulée en présence de Christophe Bouton, le responsable du site, a rassemblé autour des deux gagnants et de leurs proches, plusieurs membres de l’association dont le Président Daniel Miroux. Elle a été suivie d’un goûter offert par l’association.

Ph    otos, en partant de la gauche : Clémence DUPRET ou Bernard BILLOT,  Daniel Miroux, le Président de l’Alliance Champlain, Ghislaine Rivaton, secrétaire générale, organisatrice du concours que l’association espère renouveler l’an prochain. 

Les deux contes gagnants ont été publiés dans l’édition de décembre 2017 du bulletin trimestriel de l’association, les Échos francophones des Mers du Sud. Lire ci-après.

L’Alliance Champlain remercie tous les participants ayant concouru dans les temps à ce concours : les adultes Nicole, Arnaud, Annick, Laetitia, Virginie et les mineures Salomé, Clothilde, Mélina, Sarah. Tous leurs contes  pourront être mis en ligne, avec leur accord, sur notre site en écrivant à champlain@lagoon.nc. Lire ci-dessous, les contes imaginés par nos deux gagnants.

Le conte gagnant de la Catégorie Adultes
a été imaginé par 
Bernard Billot
illustrateur bien connu des Calédoniens

Un voyage bien agréable.

 Les vols d’Aircalin ne transportent que rarement des gens de cette importance : imaginez qu’en cette nuit de Décembre se dirigeaient vers la Tontouta un griot qui s’en venait conter des histoires de son pays et un sympathique barbu bedonnant qui voyageait incognito (Sous une fausse identité mais la barbe était véritable ).

Le hasard avait placé ces deux hommes à des places voisines. Le volume de l’un et les longues jambes de l’autre rendaient leur voyage bien inconfortable et leur interdisaient le sommeil.

Heureusement, aussi volubiles l’un que l’autre, ils eurent vite fait de converser.

Au début ils parlaient à mi-voix, se susurrant quelques courtes anecdotes amusantes. Le griot parlait un français parfait teinté d’un accent chantant mais quel bagou : lancé, il ne s’arrêtait plus et le lièvre, son héros, enchaînait les aventures. Son voisin, le barbu anonyme, utilisait une langue plus académique dans laquelle se glissaient des vocables anciens comme le font les Québécois. Mais quelle jactance ! Lorsqu’il arrivait à voler la parole au conteur intarissable pour narrer ses voyages, il accumulait les péripéties, incidents et aléas faisant d’un Auckland-Sydney une véritable odyssée.

La conversation discrète au début prit vite du volume. Certains esprits chagrins poussèrent soupirs et grognements mécontents mais nos deux bavards n’y prirent pas garde et, comme ils parlaient de plus en plus fort, riant aux éclats et accumulant de truculentes aventures leurs voisins s’en vinrent à les écouter.

Le griot ayant fait part de son ignorance sur le pays d’en lequel on l’avait convié et le barbu fait savoir sa méconnaissance personnelle, les voyageurs, habitants ou natifs de Calédonie se mêlèrent à la conversation. Chacun voulait préciser un détail. Défilèrent us et coutumes, légendes, habitudes, vocabulaire, recettes de cuisine… On placotait à qui mieux-mieux : l’un décrivant avec lyrisme les paysages exceptionnels, l’autre relatant ses sorties en mer toutes voiles dehors, un troisième narrant les pêches sous-marines avec les cousins, une petite dame racontant avec émotion sa vie là-haut à la tribu.

Certes il y eut bien deux ou trois fâcheux pour geindre « Si c’était vraiment le paradis.. »où «Tout le monde n’y est pas gentil ! » ou encore « On dit ça, on dit ça mais.. » Comme on ne les écoutait pas, ils continuèrent à grommeler dans leurs moustaches un moment puis, comme continuaient les histoires plaisantes, ils se laissèrent gagner par l’optimisme général.

Le griot sortit de son sac la carte du pays et demanda détails et précisions sur les lieux où il devait se produire : Thio, Koné, Nouméa, Rivière Salée, Koumac et autre Ponériouen. Il nota dans un grand carnet les légendes qu’il venait d’entendre. « Je les conterai chez moi aux enfants de mon pays. »

Le barbu avait une carte lui aussi car il devait se montrer à Nouméa, l’Île des Pins, Mont-Dore et d’autres lieux. Il craignait fort que sa tenue conventionnelle ne soit pas des plus pratiques. S’il se montrait en tongs et bermuda,les enfants ne le reconnaîtraient pas, alors tant pis bottes et houppelande comme d’habitude

Les rennes et le traîneau étaient là-bas, en Laponie. On lui avait promis des moyens de transport plus étonnants : hélicoptère, catamaran, calèche. Le Père Noël, c’était lui, vous l’aviez deviné, n’avait pas pu résister. Il demanda le secret aux passagers qui promirent de ne pas trop bavarder. Le bonhomme souhaitait profiter en toute discrétion de la plage et de la mer pendant ses instants de loisirs.

Jamais, aux dires des passagers, voyage ne fut plus agréable. Pourtant nul n’avait dormi ou profité des films.

En quittant l’aéroport le Père Noël ne put résister et lança son rituel « Ohé ! Ohé !». Mais qui aurait pu croire que ce barbu bedonnant avec sa chemise à fleurs, c’était lui ?

 Bernard Billot,  décembre 2017 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le conte gagnant de la Catégorie  Mineurs
   a été imaginé par 
Clémence Dupret, 15 ans, 
           élève de seconde au Lycée Lapérouse 

Une nuit au Mont Koghi

Il était une fois, un truculent griot, qui à Noël, chaque année laissait un seul enfant venir admirer les étoiles depuis  sa cabane au sommet du Koghi.

Pour cela, les petits Calédoniens devaient répondre à ses énigmes.

Mais au fur et à mesure les enfants se lassèrent du griot et préférèrent le Père Noël qui leur donnait de nombreux cadeaux alors que le conteur lui, leur expliquait l’origine des étoiles et leurs mythes…

Mais  un enfant lui était resté fidèle : celui qui auparavant susurrait à son oreille les bonnes réponses à toutes ses questions. Ils allaient depuis, souvent placoter ensemble dans son refuge sur la montagne.

L’enfant écoutait son accent avec toujours autant d’étonnement. 

C’est vrai qu’il avait du bagou mais de temps en temps il pouvait aussi être simple. C’est ainsi que, lassés des jactances de Nouméa et alors qu’ils se rendaient en brousse, les deux amis entendirent :

« Ohé ! Aidez moi je vous en supplie, mes rennes sont tombés dans un trou ! » hurlait le Père Noël dans son traineau sur un chemin défoncé de Ducos. « Ne vous inquiétez pas je suis là ! » répondit alors le petit garçon d’une voix rassurante et soudain volubile :

 « Vous savez monsieur le Père Noël, je suis petit mais assez costaud pour vous porter secours ! » dit-il assuré, alors qu’il aidait les rennes à sortir de l’ornière.

Le Père Noël fût alors très fier de ce petit garçon qui voulait que personne ne fût malheureux le jour de la Nativité en lui permettant de distribuer ses cadeaux en temps et en heure.

C’est ainsi que désormais le Père Noël, ses rennes, et son traîneau emmènent les petits Calédoniens au sommet du Koghi  admirer le ciel et les étoiles à la fin de décembre en écoutant les merveilleuses histoires du griot sur la magie de Noël.

Clémence Dupret, décembre 2017

 

Note de la rédaction : Et si le Mont Koghi se recouvrait de neige ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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